mercoledì 17 luglio 2013

Ho abbracciato l'alba d'estate

Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins: à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.


Alba

Ho abbracciato l'alba d'estate.

Nulla si muoveva ancora sulla fronte dei palazzi. L'acqua era morta. Le zona d'ombra non lasciavano la strada del bosco. Ho camminato, ridestando gli aliti vivi e tiepidi, e le pietre preziose guardarono, e le ali si alzarono senza rumore.

La prima impresa fu, nel sentiero già pieno di freschi e spenti chiarori, un fiore che mi disse il suo nome.

Risi alla bionda cascata che si lasciava cadere attraverso gli abeti: dalla cima argentata riconobbi la dea.

Allora alzai uno ad uno i veli. Nel sentiero, agitando le braccia. Nella pianura, dove l'ho denunciata al gallo. Nella grande città fuggiva tra i campanili e le cupole, e correndo come un mendicante sui sagrati di marmo, la incalzavo.

In cima alla strada, vicino a un bosco di alloro, l'ho avvolta nei suoi molti veli, e ho sentito un poco il suo corpo immenso. L'alba e il bambino caddero in fondo al bosco.


Al risveglio era mezzogiorno.

Arthur Rimbaud
traduzione di Elena Petrassi

Nessun commento: