Appoggia il capo sui miei ginocchi, mia volpe. Non sono felice eppure tu mi basti. Candeliere o meteora, non c’è più sulla terra cuore gonfio o avvenire. I gradini del crepuscolo rivelano il tuo murmure, covo di menta e rosmarino, confidenza scambiata tra i rossori autunnali e la tua veste leggera. Sei l’anima della montagna dai fianchi profondi, dalle rupi ammutolite dietro labbra d’argilla. Fremono le ali del tuo naso. Chiuda la tua mano il sentiero e accosti la tenda degli alberi. Tutte le speranze franate, mia volpe, io pongo in te al cospetto dei due astri, il gelo e il vento, per un cardo che vinca la rapace solitudine.
René Char
traduzione di Vittorio
Sereni in
Il musicante di
Saint-Merry
Einaudi 1981
Ma renarde, pose ta tête sur mes genoux. Je ne suis pas heureux et pourtant tu me suffis. Bougeoir ou météore, il plus de cœur gros ni d’avenir sur terre. Les marches du crépuscule révèlent ton murmure, gîte de menthe et de romarin, confidence échangée entre les rousseurs de l’automne et ta robe légère. Tu es l’âme de la montagne aux flancs profonds, aux roches tues derrière des lèvres d’argile. Que les ailes de ton nez frémissent. Que ta main ferme le sentier et rapproche le rideau des arbres. Ma renarde, en présence des deux astres, le gel et le vent, je place en toi toutes les espérances éboulées, pour un chardon victorieux de la rapace solitude.
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